Ducasse de Mons ou Doudou

Résumé

→ La ducasse de Mons ou Doudou1 est une fête locale basée sur des traditions ancestrales qui a lieu tous les ans, le week-end de la Trinité, à Mons en Belgique, ville située dans la province de Hainaut (Région wallonne). On l'appelle souvent le Doudou, d'après le nom d'un air traditionnel que l'on joue durant les festivités. Depuis 2005, la ducasse de Mons est reconnue comme l'un des chefs-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité par l'Unesco et compte parmi les chefs-d’œuvre du Patrimoine oral et immatériel de la Fédération Wallonie-Bruxelles. L'origine de la fête remonte au Moyen Âge. Elle est attestée depuis le XIII° siècle (la première mention connue date de 1248). Il s'agit d'une procession de ducasse (dédicace) avec un « tour » en l'honneur de la patronne de la ville. Une tradition tenace mais erronée, en fait une procession de peste. De fait, le 7 octobre 1349, la région subissant une épidémie de peste noire, les autorités organisèrent une procession des reliques de sainte Waudru, patronne de la ville et de la collégiale montoise : elles furent amenées dans un char jusqu'aux bruyères de Casteau, à l'emplacement actuel du Shape, et furent réunies avec les reliques de saint Vincent de Soignies, époux de Waudru. L'épidémie cessa. Le miracle fut attribué à sainte Waudru et on décida de répéter la procession tous les ans. En 1352, sa date est définitivement fixée au dimanche de la Trinité. Les compagnies bourgeoises firent le « Lumechon » de 1356 sur la Grand-Place devant le roi Jean le Bon. La Confrérie « Dieu et Monseigneur Saint-Georges » apparaît en 1376, sous l'impulsion de Guillaume III de Hainaut. Ses statuts sont fixés en 1380. À partir de cette date, cette confrérie participe au cortège. Elle est constituée de membres de la noblesse, du mayeur et des échevins. En 1440, elle inclut à la procession un mystère, reconstitution du combat de saint Georges contre le dragon. La popularité de saint Georges dans la région est due à l'interférence de l'histoire du saint avec une légende locale, celle de Gilles de Chin. On prétend en effet que celui-ci tua un monstre dans les marais de Wasmes au XI° siècle. Le dragon serait en fait un crocodile de Libye ou d'Égypte tué par le chevalier lors de la première croisade. Un dragon figure dans la procession de la Trinité mais est probablement légèrement antérieur. En 1597, le monstre est animé par un seul porteur qui agite sa queue. Une pucelle conduit le monstre avec collet et poignée. Celle-ci disparaît au cours du XVIII° siècle. Les « Chins-chins », sortes de chevaux-jupons, vêtus d'une étoffe d'ameublement voient leur nombre varier de trois à huit. En 1704, des diables prennent part au combat. Ils sont trois en 1713. Deux hommes sauvages sont signalés en 1723. Douze ans plus tard, la queue du monstre est garnie des crins de cheval qui sont aujourd'hui l'objet de la convoitise de la foule comme porte-bonheur. Le terme « carmesse » se substitue à celui de « procession ». En 1786, le combat est supprimé à la suite de l'édit des kermesses promulgué par l'empereur Joseph II d'Autriche. Autre vicissitude, les révolutionnaires français suppriment le jeu en 1794. Le Concordat de 1801 rétablit la procession et le combat. Celui-ci sera exclu de la procession en 1819 à la suite des mesure prises par le roi Guillaume Ier des Pays-Bas. Les acteurs attendent la fin de la procession au chevet de la collégiale et effectuent le combat sur la Grand-Place. La tradition se maintient durant le XIX° et le XX° siècle avec plus ou moins de bonheur. C'est vers 1930, sous l'impulsion du chanoine Edmond Puissant, que la procession reprend de sa vigueur, grâce à la création de nouveaux groupes et à un renouvellement des costumes. Entre 1973 et les années 2000, le jeu est revu et structuré dans le sens de la diégèse par Georges Raepers, avocat près le barreau de Mons. En 1957, plusieurs étudiants baptisés de la F.P.Ms (Faculté Polytechnique de Mons) dérobent le dragon dans la nuit qui précède le jour du combat. Le combat fut dès lors retardé de quelques heures mais eu tout de même lieu. Quelques années plus tard, ces mêmes étudiants ont présenté leurs excuses en s'agenouillant devant l'hôtel de ville. La Ducasse consiste en deux « jeux » : le « Jeu de sainte Waudru » et le « Jeu de saint Georges qui combat un dragon ». La Ducasse, comme l'appellent les Montois, s'étend sur plusieurs jours. Elle commence le samedi avec la descente de la « Chasse de Ste Waudru ». Se poursuit le dimanche avec un cortège « folklorique » en costumes d'époque représentant les métiers, les confréries et les paroisses de la ville. Après le cortège, a lieu le combat dit « Lumeçon ». La farce du Lumeçon, qui est simulacre burlesque du combat livré à ce monstre par le seigneur de Berlaimont, fut établie pour rappeler la mémoire de cet événement miraculeux. Cette histoire ressemble à celle de Saint-Georges au point que le peuple identifia longtemps Gilles de Chin à ce saint. Le lundi est consacré à plusieurs manifestations, braderie, musiques militaires. Le mardi est consacré à des jeux populaires. Et avant 2008, habituellement le mercredi, un petit combat du Lumeçon (celui des enfants) avait lieu au Waux-hall (un grand parc public montois). Il se déroule désormais le dimanche sur la grand-place. En 1957, le dimanche de la Ducasse ka bête avait été volé, un canular organisé par des étudiants (Essai ♦ La Ducasse rituelle de Mons, de Benoît Kanabus (Editions Racines) ♦ Mais papa, c'est quoi le Doudou ?, de Vincent Meurisse (Première Ligne éditions) /Evénements ♦ Musée du Doudou, exposition permanente à Mons/Articles : *A Mons, le Doudou des retrouvailles ce week-end, par Eric Deffet sur le site lesoir.be, 11/06/2022. *A Mons, une Ducasse pour Sainte Waudru, par Yvonne de Sike in Fêtes et croyances en Europe : Au fil des saisons (Bordas) *A propos du Lumeçon de Mons : coquilles et spirales, par Louis Marquet in Cahiers internationaux de symbolisme 86-87-88 de Collectif *Contes et légendes de Belgique : le Lumeçon de Mons, sans cesse affamé, par Anonyme sur le site lavenir.net *Doudou 2022 : Malgré la force du dragon, saint Georges a réussi à le terrasser, par Anonyme sur sudinfo.be, 6/2022 *Doudou à Mons : les rendez-vous à ne pas manquer, petit pense-bête à l'usage du non montois, par Vincent Clerin sur le site www.rtbf.be, 5/2018. *Dragon légendaire et mise en scène rituelle. Essai de description et d'interprétation du combat de saint Georges et du dragon à Mons, par A. Piette, in L'Ethnographie vol.84 n°102 *Le dragon Montois, de Polydore Flandre in Le Soir du 4/08/1910. *La Ducasse de Mons in Superstitions et survivances de L.J.B. Bérenger-Féraud (Leroux) *La Ducasse de Mons, chef-d'œuvre du patrimoine mondial, de Charles Henneghien in Saint-Georges et le dragon : Enquête sur le succès d'un mythe (Memodrame) *Examen du facétie sur le dragon de Wasmes, par Félix Hachez, le 20/09/1896 *Insolite à Mons: saint Georges et le dragon en version Pixar grâce à l’intelligence artificielle!, par Héloise Wibaut sur le site sudinfo.be, 6/2023 *Marabout Chercheur. La vraie légende de Gilles de Chin et du Dragon de Mons, par Henri Vernes in Bob Morane Intégrale 8 (Lefrancq) *Mons et le combat du Lumeçon, par Jean-Pierre Ducastelle in Géants et dragons, de Collectif (Casterman) *Mons : Saint Georges face au dragon, le combat qui passionne les foules à Mons, par Marie delattre & Bruna Fava in La Voix du Nord du 01/06/2015. *Le petit saint Georges a terrassé le dragon à son tour à Mons, par Aurélie Urbain sur le site lameuse.sudinfo.be, 6/2022. *Saint-Georges a encore terrassé le dragon, par Anonyme sur le site lavenir.net, 13/03/2015. *Saint Georges a terrassé le dragon à la Ducasse de Mons 2014, par Anonyme sur le site lalibre.be, 6/2014. *Saint-Georges a une fois de plus terrassé le dragon : el’biète est morte !, par Emeline Bernier sur le site dhnet.be

Informations

Date de sortie : 00/2024
Statut : Edition originale
Editeur : MONS
Catégorie : Fête
Genre : EVÉNEMENT CULTUREL
Age : A
Biblio : O
Pages : 0
Prix : 0.00 0


Créateur(s) : COLLECTIF