Physiologos : Le bestiaire des bestiaires

Résumé

→ Voici le premier bestiaire chrétien et le premier bréviaire animal. Il propose à la fois une zoologie spiritualisée et une théologie incarnée dans les bêtes. Esope faisait parler les bêtes en professeurs, le Physiologos les habille en théologiens pour représenter les mystères chrétiens. Mais ici l'animal joue sans masque son propre rôle, et c'est sa nature même qui témoigne des vérités spirituelles. Car, ne nous y trompons pas, les bêtes ne sont ni immorales, ni insensées. Elles ont donc une âme ? Oui, pour la circonstance. Pour la bonne cause : l'édification de l'homme. Dans ce manuel, qui permet de comprendre en profondeur le sens des animaux ceux-ci s'offrent au lecteur comme une pièce de monnaie : pile, il est animal, face, il est le visage d'un des personnages de la dramaturgie chrétienne : Homme, Dieu ou Diable. Ce texte connut au Moyen-Age une popularité comparable à celle de la Bible, au moins jusqu'au XIIIe siècle, comme le prouvent les innombrables manuscrits, versions, traductions et adaptations antiques et médiévales. Il fût visité par tous les auteurs et artistes médiévaux dont il a nourri l'imagination. Le succès immense de ce zoo littéraire à l'usage des Chrétiens est dû en partie à sa brièveté, à sa simplicité apparente et au fait qu'il ne s'adresse pas à des spécialistes de zoologie ni de théologie Il s'agit d'une réédition d'un bestiaire chrétien du IIe ou Ive siècle apr. J.-C. qui aurait été compilé prés d'Alexandrie et qui a eu une influence considérable au Moyen Âge. Ce bestiaire, composé de 48 ou 49 histoires, traite d'histoire naturelle sur les propriétés des bêtes, des oiseaux, des plantes et des pierres, donne aussi des interprétations moralisatrices de ces sujets ; en général, ces moralisations sont bien plus développées que les descriptions comportementales qui les précèdent. De nombreuses espèces sont représentées : animaux réels : singe, pélican, éléphant, chameau, crocodile, lion, cerf, ours, aigle, paon, ibis, chouette... animaux imaginaires composites : griffon (corps de lion et tête d'aigle), aspic d' (petit dragon), aspic-tortue, onocentaure, basilic (queue de serpent et corps de coq), phénix, licorne, sirène-oiseau ou sirène-poisson... toute une anthropologie monstrueuse : cynocéphale (homme à tête de chien), sciapode (homme à une seule jambe et s'abritant sous l'ombre de son pied)... Le Physiologos, initialement écrit en grec, a été traduit dans de nombreuses langues. Les plus anciens manuscrits grecs connus sont seulement du xe siècle, et la datation du manuscrit original est délicate. La méthode d'exégèse biblique qu'il utilise remonte à l'école du chrétien Clément d'Alexandrie (qui suit le juif Philon d'Alexandrie dans la seconde moitié iie siècle). Les plus anciennes mentions certaines du texte datent du ive siècle dans l'Hexaéméron d'Ambroise de Milan, le pseudo-Eustathe d'Antioche et Rufin d'Aquilée

Informations

Date de sortie : 11/2004
Statut : Edition originale
Editeur : JÉRÔME MILLON
Catégorie : Essai
Genre : Bestiaire
Age : A
Biblio : N
Pages : 325
Prix : 33.50 €


Auteur(s) : ZUCKER Arnaud