Eon et le douzième dragon

Résumé

→ Terre du fantastique par excellence, la Chine n’a pas manqué de servir d’inspiration à des auteurs talentueux tels que l’américo-irlandais Lafacadio Hearn, l’asiatique Wu Ch’eng En avec son Pélerinage en Occident, ou encore Barry Hughart et sa trilogie La magnificence des oiseaux, La légende de pierre et Huit honorables magiciens, pour ne citer qu’eux, tandis qu’au cinéma on trouve, par exemple, La légende des poignards volants et sa fabuleuse chorégraphie de combats. Parallèlement, du côté jeunesse on découvrait Lian Hearn et son cycle du Clan des Otori (Gallimard) ou le cycle de Liu de Caroline Wilkinson (Bayard). Aujourd’hui l’éditeur Gallimard et son département jeunesse, publie conjointement avec les éditions de La table Ronde, dans la catégorie adulte, ce récit empruntant sa thématique de base aux récits de dissimulation de féminité, comme l’a fait déjà par exemple le cycle du Royaume de Tobin de Lynn Flewelling (Pygmalion). L’histoire racontée est celle d’Eon, jeune garçon de douze ans, en qui son maître, l’ambitieux Heuris Brannon, a placé tous ses espoirs en dépit de l’infirmité qui handicape l’une des jambes de son protégé. Le récit se déroule dans une Chine mythique dominée par douze dragons capables de manipuler l’énergie présente en toutes choses, le Hua. Chaque début d’année l’un des dragons devient ascendant pour les douze mois suivants et, à cette occasion, il doit se choisir un apprenti. Or c’est le tour du Dragon Rat de désigner cet élu au cours d’une prestigieuse cérémonie pour laquelle des jeunes gens triés sur le volet, dont Eon, s’entraînent depuis de nombreuses années. Cependant le puissant Seigneur Ido a suffisamment intrigué pour devenir le nouvel Œil du Dragon Rat. Mais il n’a pas prévu le réveil du Dragon Miroir, une créature disparue depuis plus de 500 ans, qui fait une réapparition spectaculaire pour insuffler son énergie à un Eon quelque peu dépassé par les évènements. Car, en obtenant cette investiture inattendue et privilégiée, il se retrouve englué au cœur des intrigues fomentées par le Grand Seigneur Stehon, le propre frère de l’empereur, qui contrôle le Conseil des Dragons par l’intermédiaire d’Ido ainsi que l’armée, et qui veut profiter de la maladie de l’empereur et de la jeunesse du prince Kygo pour prendre les rennes du pouvoir. Un rôle d’autant plus difficile à tenir qu’Eon dissimule un dangereux secret : il est en réalité Eona, une jeune fille de seize ans à qui son sexe interdisait de concourir au statut d’apprenti, l’accès de la magie des Dragons étant en effet strictement réservé aux hommes. Dés lors nous sommes entraînés dans une histoire aux multiples circonvolutions dont la complexité rend a merveille l’atmosphère feutrée de la Chine Impériale telle qu’on l’imagine. Sortant des sentiers battus de la fantasy pour la jeunesse, ce livre, remarquablement écrit (même si quelques uns se plaindront du luxe de détails et de descriptions que contiennent ses pages) a le privilège de présenter une héroïne peu sûre d’elle-même et des choix qu’elle adopte, tout en brossant autour d’elle une galerie de personnages symbolisant les catégories opprimées de la Chine d’alors : des femmes, des infirmes, des eunuques et un travesti. Un roman original dans lequel on n’entre pas forcément tout de suite, mais que l’on a du mal à refermer lorsqu’on a su s’imprégner de la lenteur voulu d’une intrigue dont Alison Goodman a patiemment brodé la trame en s’inspirant de ses voyages au Japon et à Hongkong et de la culture japonaise à laquelle l’a initié sa tante Nachie, originaire de ce pays

Informations

Date de sortie : 09/2011
Statut : Réédition
Série : EON (N° 1)
Collection : Pôle Fiction (N° 27)
Editeur : Gallimard Jeunesse
Catégorie : Roman adolescents
Genre : Dragon saga
Age : J
Biblio : O
Pages : 608
Prix : 8.65 €


Auteur(s) : GOODMAN Alison
Couverture(s) : SAHARA Tony
Traducteur(s) : GIRAUDON Philippe