Reines et dragons
Résumé
SOMMAIRE : Préface : Sylvie Miller & Lionel Davoust ● Le dit du Drégonjon et de son Elfrie, de Chantal Robillard ● Chuchoteurs du dragon, de Thomas Geha ● Ophëa, de Adrien Tomas ● Au cœur du Dragon, de Anne Fakhouri ● La grande déesse de fer de la miséricorde, de Justine Niogret ● Morflam, de Pierre Bordage ● Azr’Khila, de Charlotte Bousquet ● Où vont les reines, de Vincent Gessler ● Le monstre de Westerham, de Erik Wietzel ● Under a Lilac Tree, de Mathieu Gaborit ● Cet œil brillant qui la fixait, de Nathalie Dau ● Les Sœurs de la Tarasque, de Mélanie Fazi → De la passionnante préface des concepteurs de cette anthologie, Sylvie Miller et Lionel Davoust, nous tirerons certains extraits auxquels nous adhérons totalement. D’abord cette définition de la Fantasy en tant que littérature ouvrant vers le rêve, l’enchantement du monde et le domaine merveilleux des désirs enfouis. Puis leur approche de l’une de ses figures les plus emblématiques, le dragon, en tant que symbole du chaos primordiale, celui que les anciens cartographes utilisaient à travers la formule Hic sunt dracones (ici, il y a des dragons) pour désigner des territoires inexplorés générateurs de légendes et propices à toutes sortes d’aventures. Enfin cette idée remarquable d’opposer les augustes cracheurs de feu à un symbole aussi ancien, celui d’un archétype féminin par excellence, la reine, souveraine d’un nation (Cléopâtre, Victoria) ou de territoires invisibles (Titania, Reine de Cœur d’Alice au pays des merveilles, etc..) qu’il affronte, subjugue, ou finit par dévorer. Douze confrontations de ces figures mythiques sont présentées au sein de ce recueil à travers six femmes et six hommes, ou, si l’ont veut, six reines et six dragons. Des approches multiples et diversifiées qui empruntent aux voies labyrinthiques du dense univers de la Fantasy. Le conte, tout d’abord, avec Le dit du Drégonjon et de son Elfrie de Chantal Robillard, variation de Riquet à la Houppe (ici Riquet le Huppé) déclinée en forme de poésie. Chuchoteurs de dragon de Thomas Geha offre un regard un peu moins conventionnel avec une jeune reine choisie par un dieu dragon invisible, grâce à l’Enflamme apparue sur son corps, et forcée d’obéir à ses directives confiées lors de ses rêves. Une reine qui, par amour pour Malwenn le maître d’armes va s’opposer au terrible ordre des Chuchoteurs qui entretiennent des relations de maître à esclaves avec le dragon, mais pas dans le sens qu’on le présume. Ophëa de Adrien Tomas nous renvoie vers un classicisme plus médiéval avec un affrontement classique entre des chevaliers et un dragon pour la conquête d'une reine, qui débouche cependant sur une fin plutôt inattendue. Avec Au cœur du dragon Anne Fakhouri déroule un récit initiatique plein d'amour et de passion que nous suivons à travers les yeux, les peurs et les émois de Jil, la jeune apprentie grimpeuse. Justine Niogret, à travers La grande déesse de fer de la miséricorde, nous parle de l'étrange chasse à la grosse baleine que mène Reine et son compagnon le Dragon blanc dans un port aux teintes de fin de monde, le tout chargé d'une écriture sensuelle et percutante que l'on a déjà pu découvrir dans son roman Chien de Heaume (éditions Mnémos) qui a reçu le prix Imaginales et le Grand Prix de l’Imaginaire. Pierre Bordage n'est plus à présenter, son cycle de Rohel ou la série des Guerriers du Silence, pour ne citer qu'eux, on suffit à asseoir son image de talent reconnu des écrivains français tournées vers les territoires de l'imaginaire. Morflam nous invite à suivre le voyage épique de Hoguilde, la reine vierge, parti combattre le dragon qui ravageait son pays et destinée à apprendre de fascinantes révélations sur elle-même qui la conduiront à un victoire acquise sans verser de sang. Azr'Khila offre l'exemple de l'une des multiples facettes du talent de Charlotte Bousquet à qui nous devons de brillants cycles de Fantasy (Le cœur d'Aramantha chez Nestiveqnen, L’Archipel des Numinées chez Mnémos) et nous plonge dans un univers barbare de razzias et de pillages d'où émerge la sanglante magie de Yaaza l'aïeule gardienne de chèvre. Où vont les reines du jeune auteur suisse Vincent Gessler nous laisse pénétrer sur la pointe des pieds au cœur de la vallée des dragons sur la traces d'un étrange symbiose entre les reines d'Akhit et ces êtres légendaires, si puissants et vulnérables à la fois. Avec Le monstre de Wersterham, Eric Wietzel, bien connu des amateurs de Fantasy grâce à sa trilogie d'Elamia paru chez Bragelonne nous renseigne sur la candeur de certains dragons et sur la perversité de l'espace humaine, souveraine comprise. Under a Lilac Tree de Mathieu Gaborit, l'auteur de nombreux cycles majeurs de la fantasy francophone (Les chroniques des Féals, Abyme, Les chroniques crépusculaire) nous convie dans le monde de la Fantasy urbaine sur les traces d'une Eveilleuse et dans le Paris de Belleville où le Dragon cherche éternellement une muse pour en faire sa Reine. Natalie Dau, la créatrices des envoûtants Contes myalgiques (Editions Griffes d'Encre) nous ouvre avec Cet oeil brillant qui la fixait les portes d'un monde de métamorphoses à travers l'histoire de la troublante Gwendolyne et de Tiainrug, le dragon sentimental, englués dans un conflit où chaque camp disposait de sa Créature pour gagner les batailles sous fond d'envolée lyriques avec dragon céleste, homme-lune et femme-soleil. Enfin Les soeurs de la Tarasque confirme le talent de Mélanie Fazi (Trois pépins de fruits morts, Arlis et les forains, ed. Nestiveqnen) pour tremper sa plume dans un fantastique empreint d’émotionnel et pulsions charnelles pour nous inviter à pénétrer dans le huis clos d'un couvent où de jeunes novices découvrent peu à peu quel sera leur sort, elles qui doivent servir un Dieu Dragon avec qui les habitants de leur île ont signé jadis un pacte pour finir livrée à son Avatar humain vers qui doit se tourner leur adoration, à moins que certaines d'entre elles en décident autrement. En tout un recueil réussit qui s'inscrit en droite ligne des précédents opus (Rois & Capitaines, Magiciennes & Sorciers, Victimes & Bourreaux, également publiés chez Mnémos) démontrant toute la richesse thématique de l'univers de la Fantasy qui n'a pas finit de nous révéler toutes ses surprises et toute sa capacité d'émerveillement. - Critiques : www.elbakin.net (Gillossen)
Informations
Date de sortie : 06/2012Statut : Edition originale
Collection : Mnémos Fantasy (N° )
Editeur : Mnémos
Catégorie : Recueil de nouvelles
Genre : Aventures Fantasy
Age : A
Biblio : O
Pages : 2012
Prix : 18.00 €
Auteur(s) : DAVOUST Lionel, MILLER Sylvie
Couverture(s) : BEYIT Kerem